Ce spectacle est né du plaisir de jouer avec deux disciplines, le théâtre et la danse. Trois matériaux ont guidé les recherches des metteurs en scène : Oxygène, un texte emblématique du mouvement dit des « Nouvelles écritures russes » amorcé dans les années 1990 ; Le Lac des cygnes, ballet composé à la fin du XIXème siècle ; et, enfin, le story-board d’un court-métrage imaginé par Vilma Pitrinaite. Ils ont réécrit en partie le texte et la musique, ré-exploité le ballet classique, détourné les fictions originelles. D’autres matériaux, apportés par l’ensemble de l’équipe (improvisations, musiques, monologues) sont ensuite venus se greffer. Tous ces morceaux ont fini par composer ensemble une machine autonome, organique et rythmique. Les trois acteurs l’explorent, arpentent ses engrenages, supportent ses courts-circuits. Ils en canalisent l’énergie, vitale, mais destructrice peut-être, qu’illustre le refrain de la composition n°3 d’Oxygène du dramaturge russe Ivan Viripaev, qui a rythmé les répétitions : « Surtout ne pas devenir accro à l’oxygène, parce que si tu t’accroches à l’oxygène, ni l’argent, ni les médicaments, ni même la mort ne pourront assouvir cette soif de beauté et de liberté que tu vas gagner. »